Amerique du sud
Valparaiso, Pablo, et les cargos
A l'ouest de santiago, sur la côte pacifique du Chili, nous avons passé 3 jours avec Anne, la mère de Marion, dans cette ville bohème, construite assez anarchiquement sur de petites collines, avec de vieux ascenseurs pour les gravir.
Une ville très différente de ce que nous avons vu jusqu'à présent, pleine de couleurs, de touristes, et de bons restaurants.
C'est en effet un lieu très réputé pour le street art : c'est donc une exposition libre, à ciel ouvert, et qui change tout au long de l'année.
C'est aussi la ville de Pablo Neruda, célèbre poète Chilien. On retrouve des références à son oeuvre et l'importance qu'il a eu dans l'histoire et dans le coeur des chiliens un peu partout dans la ville.
Quelques aperçus des petits arrêts gastronomiques qui ont ponctué ce séjour.
Et une balade en barque au milieu des cargos, pour avoir un dernier point de vue sur la ville avec nos amis lyonnais Alice et Vincent.
Voilà pour notre visite à Valpo (c'est tendance) , on décolle maintenant pour l'île de Pâques !
Ile etait une fois
Nous y voila. Ce petit bout de terre volcanique d'une vingtaine de kilometres de long tout au plus, a 3700 km des cotes chiliennes, pourrait ressembler a n'importe quelle autre ile du pacifique.
On nous accueille avec des colliers de fleurs,
on y trouve une plage de sable fin et quelques cocotiers,
un petit port de pêche,
des fleurs de frangipagnier (et quelques autres),
des danses et un folklore local qui font penser à la culture polynésienne ...
Et pour cause : selon les historiens, ce sont des Polynésiens qui sont venus coloniser cette île en premier.
Mais ici, sur Rapa Nui, c'est l'importance accordée aux pierres qui fait la singularité de l'île. Les Rapanuis ont de tout temps vénéré ces géants : les Moaïs.
Passés les premiers sentiments de stupéfaction face à la fois à l'imposante masse et à la beauté de chacune de ces statues, nous avons voulu en savoir plus.
Nous ne vous feront pas un détail archeologico - historique de tout ce que nous avons pu lire, simplement les grandes lignes. Tout est à prendre au conditionnel puisque, comme en Égypte et ailleurs , la taille d'une pierre ne pouvant être datée, tout est théorie.
Leur fonction : il semblerait qu'à chaque mort d'un personnage important d'une tribu, un Moaï était érigé et placé le regard tourné vers le village pour le protéger. (C'est pour cela qu'ils sont tous dos à la mer)
On nous a expliqué qu'il y avait une carrière, d'où les Moaïs étaient extraits pour être transportés jusqu'à leurs plateforme au bord de mer, tout autour de l'île. Voici cette carrière, où des Moaïs semblent avoir été laissés en route.
Que les tribus de l'île se tiraient la bourre à celui qui construirait le plus grand, sachant que le plus haut qui ait été mis sur pied mesure 9m, et pesait dans les 80 tonnes.
Donc vous avez suivi? Avec des pierres et des cordes (ni marteau, ni burin, ni charette à l'époque ) ils taillaient puis transportaient ces géants de plusieurs dizaines de tonnes sur plusieurs kilomètres, puis les installaient sur leur plateforme (allant jusqu'à 15 Moaïs sur la plus grande plateforme) disposaient les coiffes de tuffe qui arrivaient d'une autre carrière, puis s'occupaient des finitions, notamment en posant les yeux qui donnait son âme à la statue, permettait au mana (l'énergie ) de circuler.
Après avoir fouillé dans l'histoire de l'île, pour se rendre compte qu'au plus on en apprend au moins on en sait, nous nous sommes alors raccrochés à des beautés plus concrètes, que l'on avait sous les yeux.
Le détail et les prouesses architecturales pour construire les plateformes qui accueillent les Moaïs , qui rappelent étrangement un précédent voyage (île de pâques à gauche, Cuzco -au Perou à droite).
Des sites empreints d'une énergie indescriptible,
un volcan qui semble avoir été à la naissance du monde,
et des Moaïs à n'en plus finir, installés sur leurs plateformes pour la plupart,
Renversés et brisés pour d'autres (il faut savoir que tous les Moaïs ont finis par être renversés, et seulement une partie d'entre eux ont été restaurés ),
avec ou sans leur coiffe de tuffe rouge,
avec ou sans leurs yeux de nacre, qu'on leur a disposé en tant que " touche finale" comme pour leur donner vie.
Ceux qui se sont arrêtés en chemin entre la carrière et leur plateforme de destination, enfouis à moitié sous terre.
Nous sommes restés longtemps scotchés devant des couchers et levers de soleil sur les Moaïs
Voici en video ce que ca donne:
Nous aurions pu y rester encore longtemps, mais la suite du voyage nous attend. Cette fois ci on change de continent : rendez vous chez les Kiwis !
Petit bonus en prime :
En coulisse
Nous clôturons ici le premier chapitre de notre voyage. Nous avons été assez souvent en pleine nature, au dépend parfois du confort. On vous a montré le beau, le propre, le sans nuage (ou presque ). Voici venu le temps de vous faire partager aussi ce qui faisait notre quotidien, et qui fait partie aussi du voyage, parfois même les meilleurs souvenirs ! Sans ordre chronologique, on a essayé de vous regrouper tout ça par catégories.
Tout dabord, les différents moyens de transport.
A pied bien sur, mais ca n'est pas toujours simple :
En bateau, plus ou moins rapide, plus ou moins gros, en voici un exemple :
A El calafate, nous avons loué une voiture avec nos copains lyonnais pour aller voir le glacier:
Le bus, plus ou moins long, avec des siestes possibles quand le confort est là :
Le stop : "hacer dedo " (faire du doigt, traduit littéralement )
Notre moyen de transport privilégié dans cette partie du voyage. D'abord parce que cela nous a été recommandé, et surtout pour les rencontres.
Souvent on est vite récupérés, mais on a attendu jusqu'à 8h sur une même route, en finissant par se résoudre à prendre le bus.
C'était au départ d'el calafate (cf perito moreno), après le glacier perito moreno (photos prises au tout debut, encore tous souriants)
Parfois on nous emmène directement à destination, on a même droit à des détours touristiques et des partages de locaux à propos de l'histoire de leur village. Mais il est arrivé que nous ayons besoin de 7 voitures en 1 journée pour faire 120 km ! C'était pour arriver à Puyuhuapi (cf route 7)
On peut être plus ou moins bien installé, en profiter pour faire sécher le linge
On doit être prêts à partir à tout moment, donc la pause déjeuner demande une bonne technique de déballe / remballe, dont Marion est devenue experte.
Très bonne transition justement, nous allons faire un point nourriture
Notre quotidien lorsqu'on était pas en trek, c'était pour l'essentiel salade de tomate-avocat (les meilleurs du monde !!!), sans oublier notre précieuse alliée, l'huile d'olive, dont on a pas pu se passer ! Le soir on a souvent fait des poêlées de légumes, et quelques extras.
Pour les treks il faut enlever du poids, alors presque tout est choisi déshydraté (sachet purée, soupe instantanée, vermicelles ) et pour donner du goût à tout ça, l'indispensable bouillon Maggie ;-) Évidemment Guillaume n'aurait pu survivre sans graines ou fruits secs, donc il a fallu dévaliser chaque magasin spécialisé rencontré.
Sachez qu'on est très limités en charcuterie et fromage, alors vous savez ce sur quoi on va se jeter en rentrant !
Les boissons : vous nous connaissez, donc Guillaume s'est limité à "agua con/sin gas" (eau avec/sans bulle) et "jugos naturales " aux fruits locaux. Il a quand même bien apprécié parce qu'entre l'eau des glaciers et les fruits exotiques, c'était plutôt de bonne qualité.
Par contre Marion s'est regalee avec le vin ! Elle a découvert le carmenere, un cépage qui a disparu il y a 200 ans en France mais a ete retrouve au Chili. Alors par pure curiosité il a fallu qu'elle les goute tous !
Ensuite les nuits. Parfois en auberge, parfois dans la nature, on apprend à se passer de douche chaude
Celle qui nous a bien servi c'est notre tente 2 secondes, la preuve
Un sac de couchage confort -19 degrés pour Marion (et 0 degré pour guillaume), des matelas gonflables qui s'arrêtent à mi cuisse (pensez : économie de poids dans le sac), des coussins gonflables ultra confort... et voilà!
Décorée ou pas, l'espace a été occupé au mieux, et à part le trou fait par la souris pour venir nous piquer des fruits secs au Torres (cf le Waaaaw ) elle est encore intacte.
(Ne vous meprennez pas : sur la photo ci-dessus Marion ne dort pas, elle fait secher la tente !)
Et puis bien sûr, on ne serait pas de bons touristes sans notre look de plouc.
Vous avez d'ailleurs pu apprécier sur les photos notre unique (ou presque) tenue de voyage.
Sinon, quand on ne fait rien d'autre :
On joue au Yam, aux cartes, on lit (enfin plus Marion, Guillaume préfère buller) et bien sûr l'écriture du blog !
Voici les photos ratees, sans commentaire, on vous laisse deviner ce qui a foiré (pour la premiere on a mis la bonne ensuite...)
Et pour finir, les inclassables :
Des lacs et des volcans
Nous avons quitté l'île Chiloe ( voir l’article) pour rejoindre le continent par Puerto Montt jusqu'au village de Cochamo, accompagnés de nouveaux copains de rando rencontrés sur l'île : Alice et Vincent.
Le lendemain matin on part pour notre première rando A CHEVAL ! Oui pour varier les plaisirs, on a décidé de faire ce trek de 2 jours sur le dos de Katrina et Encantador pour l'aller, et sur nos pieds pour le retour.
Avec notre guide Victor, nous remontons pendant 4h le long d'une rivière, au milieu d'une forêt très humide et sur un chemin assez chaotique:
Le plaisir n'est que plus intense lorsque enfin nous arrivons au bout de la vallée, entourés d'immenses massifs rocheux (lieu bien réputé pour l'escalade).
L'après midi, Guillaume repart pour une rando jusqu'au pied du rocher Trinidad, qui commence par une tyrolienne pour traverser le rio:
Puis quelques cascades,
Avant d'arriver au pied de ce rocher ressemblant à une vague pétrifiée
Le retour se fera sans tyrolienne mais en traversant la rivière à pied, rien de tel pour récupérer après l'effort.
Une soirée retrouvailles autour du fuegon puisque nous avons le plaisir de re-croiser India, Alexis et Soan (voir article sur Chiloe).
Après une grasse matinée, réveillés par un cheval venu nous brouter dans les oreilles,
nous redescendons vers Cochamo le long de cette rivière multicolore.
Étape suivante : Canopy chile, las Cascadas, volcan Osorno
Nous vous avions parlé de Trina et Juan qui nous avaient pris en stop sur la caretera, avec qui nous avions sympathisé et nous avaient invité à venir les voir. (voir route 7)
Et bien nous voilà ! Nous comprenons qu'ils sont les gérants d'un "village vacances" situé entre le lac Llanquihue et le volcan Osorno, proposant la plus grande tyrolienne de tout le Chili.
Nous sommes invités pour 2 nuits dans les chambres réservées aux guides du village. Au programme :
Balade jusqu'a la cascade du village voisin
Et sensations fortes avec la plus grosse tyrolienne jamais vue :
On se quitte sur un bon repas et un brownie fait pour les remercier (la patisserie nous manque un peu ...)
Depart le lendemain en stop pour Pucon et son fameux volcan Villarica. Récupérés par Jake, un ingenieur informaticien - en mission sur un gros cargo pour des scientifiques en Antartique - qui passait par là, nous avons vadrouillé avec lui jusqu'a notre destination en profitant ainsi des lacs sur le chemin
Pour se préparer a l'ascencion du volcan, rien de mieux que de se prelasser dans les thermes !
Las termas geometricas : de petites gorges amenagées avec pas moins de 17 bassins d'eau issue de sources chaudes, de 35 a 45 degrés ... on était bien !
Puis, pour se mettre en jambe, une rando de 7h dans la reserve El Cañi.
Au sommet, après avoir traversé une foret d'Araucarias millénaires, l'arbre sacré des Mapuche, nous avons une vue a 360 degrés sur les environs. On mange face au volcan Villarica sur lequel nous grimperons le lendemain.
Sur le retour de la rando, pour bien nous faire comprendre qu'on avait traversé un lieu magique sans doute, ou peut etre juste un jeu du destin, un barbu nous demande des infos en espagnol avec un fort accent francais. On se rend alors compte que ce "barbu" est un bon vieux copain de classe prépa de Guillaume (ce qui nous remonte 10 ans en arriere quand meme, pas revu depuis). Guillaume ne s'en est toujours pas remis !
Et finalement, l'ascension du volcan Villarica
On part à 6h30 de Pucon avec les guides et 4 autres randonneurs. Le soleil se leve doucement sur le volcan qui devoile ses fumeroles teintées de rouge, va-t-on voir la lave?
Du sable, puis des cailloux, puis de la glace / neige et pour finir la morene. Malgré crampons et piolet, les 1000 m de dénivelé nous ont quand meme pris 3h30... la descente sera beaucoup plus amusante...
Cadeau bonus : un montage vidéo de cette folle journée.
On achève cette journée magique en retrouvant PF, le copain de prépa, et ses amis autour d'un bon repas.
Chiloe, une île de Fidel...
La traversée depuis Chaitén (voir article route 7) jusqu'à Quellon est de toute beauté, mais peu photogénique (désolé!) : des fjords formés par les immenses volcans alentours qui descendent dans la mer, et même les signaux furtifs au loin de la présence d'une baleine avec ses grands jets d'air... tout un poème!
Non par contre ce que l'on a pu prendre en photo ce sont nos copains de Montréal, rencontrés au parque Pumalin, avec qui on a bien rigolé.
L'arrivée sur Chiloe est déjà riche en couleurs
Nous traçons directement vers la capitale : Castro.
Sur la place principale sa fameuse église (en bois),
Bien représentative de toutes celles que nous rencontrerons sur l'île (toutes en bois):
C'est à Castro que l'on trouve aussi les fameuses maisons sur pilotis de l'île, les palafitos.
Et enfin dernière spécialité : le saumon !
En cevice (cru mariné) ou à la plancha, c'était à tomber par terre ! Ici dégustés en compagnie de Fanny et Vincent
Premiers fruits orignaux rencontrés, des frutos del paraiso et nous nous sommes même offert de délicieuses fraises pour pâques (à 1,3€/kg on ne s'est pas privés ...)
Quelques ports et d'autres maisons hautes en couleurs ont achevé de nous faire succomber au charme de cette escale insulaire.
Nous avons aussi eu le plaisir de revoir India, Alexis et Soan (seulement 5 ans et plus de randonnées que nous à son actif), nos compagnons de route guyannais rencontrés à Ushuaia, que nous croisons par "hasard" dans de nombreuses étapes de notre voyage.
Voilà pour notre rapide escale sur Chiloe, notre prochain rendez vous sera dans la région des lacs et des volcans.